• Hygiénisme

     

    Hygiénisme

    HOMME, QU'AS-TU FAIT DE TON CORPS ?

     Ce que j'en ai fait ?

    Je l’ai méconnu et négligé, j’ai trahi ses besoins les plus légitimes,

    Je l’ai malmené et surmené,

    Je l’ai intoxiqué d’aliments et de boissons, d’air impur, de fatigue et de drogues,

    Je l’ai enfermé dans les taudis des villes,

    Je l’ai asservi à mes voluptés et à mes ambitions. Celles-ci m’ont

    guidé plus souvent que la raison et la notion de ses possibilités.

    J’ai recherché les plaisirs de la vie plus que la joie de vivre,

    J’ai gaspillé sa jeunesse. Quant à sa vieillesse, j’en ai méconnu la dignité et la valeur spirituelle.

    Je n’ai pas prêté attention aux premiers signes de sa souffrance.

    J’ai continué à user, à abuser jusqu’à ce qu’il soit hors d’état de servir.

    Alors je l’ai couvert de reproches et je l’ai accusé avec mes mots de tous mes maux.

    Je l’ai traité en esclave et non en compagnon fidèle.

    J’ai établi une barrière entre ma vie intérieure et lui, ne lui accordant qu’une physiologie animale.

    En définitive, j’ai été un maître tyrannique et injuste !

    Telle est la réponse que, souvent, à l’heure de l’ultime examen de conscience, l’homme aurait à faire à cette question :

     

    « Qu’as-tu fait de ton corps ? »

     

    (D’APRÈS LE LIVRE

     « NOTRE FRÈRE DE CORPS » DU DOCTEUR PIERRE DELORE. - LIBRAIRIE DE MÉDICIS - PARIS – 1938.)